Un sujet concernant l'espace et le mouvement.
Comme d'habitude, bien définir les termes au sens propre et au sens figuré, ce qu'engagent ces deux notions au niveau spatial et fonctionnel : différences, similitudes et interactions possibles entre elles. Noter également ce à quoi elles peuvent faire penser.
Bulle :
On songe à un volume sphérique, des formes arrondies comme celles d'un globe, d'un dôme, d'une coupole d'une voûte, d'une géode, d'un ballon... Un espace en 3D fermé, régulièrement clos mais extrêmement léger et fragile.
Vue comme un espace intérieur, la bulle protège et isole (Cf. l’expression "rester dans sa bulle"), elle pourrait presque rappeler la fonction de l’œuf. On a envie d'y "buller".
Mais sa surface avec l’extérieur est légère, fine et donc précaire au point que cette bulle géométriquement parfaite peut exploser.
La bulle enferme de l'air, un élément gazeux qu'elle préserve tant qu'elle reste intègre. Elle se forme en milieu liquide et s'élève.
Réseau :
On en a d'avantage une image plane, comme un réseau routier tracé sur une carte, donc un espace en 2D. Le réseau dans sa forme la plus élémentaire est fait de lignes qui se rejoignent ou se séparent (un peu comme les confluents ou les affluents des fleuves). Il rappelle un filet, un maillage, une toile (web), une arborescence, une grille.
Il peut être un circuit clairement composé ou devenir un enchevêtrement d'entrelacs, comme des fils ou des câbles se nouant irrégulièrement.
Il relie, permet la circulation (réseau sanguin), la distribution (réseau électrique), le partage et souvent le contrôle des flux (transports, réseaux sociaux...).
Bulles et réseaux évoquent le mouvement de façon différente :
La bulle a tendance à monter vers le ciel quand elle se forme mais sa légèreté la soumet aux courants d'air et elle se déplace alors de façon aléatoire, hasardeuse.
Le réseau, régulier ou même enchevêtré, évoque l'avancée, le prolongement des directions, un mouvement constant.
Les bulles peuvent proliférer, s'assembler spontanément les unes aux autres en formant de la mousse, être issues d'une agitation qui amène à l'ébullition puis se propager dans l'air ou dans l'élément liquide. En flottant, il leur arrive d'ailleurs de s'entrechoquer...
Les réseaux peuvent se développer parallèlement sans se rencontrer, se superposer ou se croiser, se nouer (ce qui amène au volume).
Bulles et réseaux peuvent se compléter. Les bulles peuvent être assemblées en réseau (telles les perles d'un collier), elles peuvent aussi être parcourues de réseaux (comme un organe est entouré de vaisseaux et de veines).
Quelques évocations dans les arts plastiques et l'architecture (à rechercher) :
Certains sujets du peintre et dessinateur symboliste Odilon REDON (1840-1916), L’œil comme un ballon bizarre se dirige vers l'infini (à E. A. Poe) :
Les compositions orphiques suggérant une musicalité du peintre Frantisek KUPKA (1871-1957), Autour d'un point :
Les compositions abstraites en grilles orthogonales mathématiquement organisées de Piet MONDRIAN (1872-1944), New York City :
Les grands drippings (éclaboussures, dégoulinures de peinture en lacis) du peintre américain Jackson POLLOCK (1912-1956), Autumn Rhythms (Number 30) :
Les maisons bulles d'Antti LOVAG (1920-2014), notamment le Palais Bulles de Théoule-sur-mer pour le couturier Pierre Cardin :
Le projet utopique de ville spatiale de l'architecte Yona FRIEDMAN (1923-2019) :
Les projets du groupe d’architectes britanniques ARCHIGRAM (1960-1970), Instant City :
Les projets et invention de l'Aérocène de l'artiste et architecte actuel Tomas SARACENO (Cf. l'expo ON AIR au Palais de Toyo en 2018 ou Grand Palais en 2015)... :
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